Après l'accident, l'autre automobiliste n'arrêtait pas de répéter :
– Je suis prioritaire, je suis prioritaire...
Entre nous, il n'y a pas de quoi en tirer vanité : pour être prioritaire, il suffit de venir par la droite. C'est à la portée du premier imbécile venu.
Je vous écris comme suite à votre lettre qui m'est survenue hier, consistant mon accident.
Vous dites que je suis responsable pour la priorité, mais j'ai lu les lois et voilà ce qui en dérive :
– Quand il y a un croisement entre deux routes dont l'une ne traverse pas l'autre, celle qui est la plus petite doit s'arrêter la première.
Donc il n'y a pas de priorité qui tienne. C'est la loi qui est la plus forte. Vous seriez bien aimable de réviser vos conclusions pour me remettre dans mon bon droit lequel je me trouve déjà par ailleurs.